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HAL Id: jpa-00233136

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(1)

HAL Id: jpa-00233136

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233136

Submitted on 1 Jan 1933

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Phénomènes radioactifs de second ordre et d’origine artificielle

G. Reboul

To cite this version:

G. Reboul. Phénomènes radioactifs de second ordre et d’origine artificielle. J. Phys. Radium, 1933, 4

(2), pp.73-89. �10.1051/jphysrad:019330040207300�. �jpa-00233136�

(2)

PHÉNOMÈNES

RADIOACTIFS DE SECOND ORDRE ET D’ORIGINE ARTIFICIELLE

Par G. REBOUL.

Laboratoire de la Faculté des Sciences de Montpellier.

Sommaire. 2014 L’auteur indique comment on peut obtenir artificiellement des subs- tances présentant de grandes analogies avec les substances radioactives naturelles, puisqu’elles impressionnent la plaque photographique, ionisent les gaz et produisent des

effets de phosphorescence.

Ces phénomènes radioactifs de second ordre intéressent les électrons des orbites péri- phériques de l’atome; le rayonnement qui leur correspond est éminemment absorbable;

les longueurs d’onde des radiations émises sont comprises entre quelques dizaines et

quelques centaines d’angstroms et leur quantum énergétique varie de quelques centaines

à quelques dizaines de volts.

Introduction. - Les substances radioactives

agissent

sur la

plaque photographique,

ionisent les gaz,

provoquent

la

phosphorescence

et la fluorescence de certains corps et

produisent

des

dégagements

de

chaleur ; l’analyse

de leur

rayonnement

montre

qu’elles

émettent des rayons

~, ~3

et y. Les rayons y

sont

des radiations de

quelques

centièmes

d’angstrôms

de

longueur d’onde,

les rayons a des centres

positifs projetés

avec des vitesses de

plusieurs

milliers de kilomètres à la seconde, les

rayons 3

des électrons animés

parfois

de vitesses voisines de celle de la lumière. Le

quantum énergétique

de ces diverses mani- festations

correspond

à des tensions de

plusieurs

millions de volts.

Je me propose de montrer l’existence de

phénomènes, pouvant

être

provoqués

artifi-

ciellement,

dont les manifestations

présentent

de

grandes analogies

avec celles des subs- tances radioactives naturelles. Les radiations

émises,

éminemment

absorbables,

ont des

longueurs

d’onde de

quelques

centaines

d’angstrüms

et le

quantum énergétique qui

leur

correspond

est de

quelques

dizaines de

volts;

les centres

négatifs

ou

positifs

mis en

jeu

sont animés de vitesses

atteignant

à

peine quelques

dizaines ou centaines de kilomètres-

seconde,

aussi les diverses manifestations des

phénomènes qu’ils produisent

ne sont pas facilement

discernables;

en rPvanche la faiblesse de leur

quantum permet

de les provoquer artificiellement sans

grande

difficulté.

J’exposerai

successivement dans cet article : i° Comment on

peut

effectuer la radioac- tivation de certaines substances. - 2"

Quelles

sont les

propriétés

des substances ainsi activées. - 3"

Quel

est le mécanisme de leur activation,. - ~° Comment se situent par

rapport

à la radioactivité ordinaire ces

phénomènes

radioactifs de second ordre. Je me

placerai

strictement au

point

de vue

expérimental,

en me tenant à la

disposition

du lecteur

auquel

ne

paraîtraient

pas suffisantes les

explications

ou les données de cet article

qui

résume d’une manière

peut-être trop

succincte les résultats de

plusieurs

années d’efforts.

l.

Conditions

de radioactivation de diverses substances.

T. Essais

préliminaires. -

J’ai

indiqué

dans ce

journal (1)

comment au moyen de cellules de résistaiice ou

senti-conductrices,

on

pouvait produire facilement,

dans les

conditions ordinaires de

pression,

des rayons X très mous,

susceptibles

de donner des

radiographies d’objets enveloppés

de feuilles de

papier.

Au cours de ces

expériences je remarquai

que des

empreintes d’objets

obtenus dans (l) Journal de Physique, série VII, t. 2 (mars 1439 ), pre 86-100. ,

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019330040207300

(3)

74

une

radiographie,

faite avec une feuille de

papier déterminée,

se

reproduisaient

sur la

plaque quand

on faisait une nouvelle

radiographie d’objets

différents

enveloppés

dans la

même feuille.

Cette anomalie

s’explique

facilement si on suppose que la feuille de

papier exposée

au

rayonnement

de la cellule

pendant

la

première radiographie

est devenue

photographi- quement

active et conserve cette

propriété pendant

un

temps plus

ou moins

long.

Il est

facile de s’assurer de l’exactitude de cette

hypothèse :

une feuille de

papier

est

exposée pendant

une demi-heure au

rayonnement

d’une cellule avec

interposition

d’un obstacle

en forme de croix entre la feuille et la

cellule ;

on

place

ensuite cette feuille,

pendant plusieurs heures,

sur une

plaque photographique;

au

développement,

on constate que la

plaque

est

impressionnée,

sauf sous les

points

de la feuille que l’obstacle a

protégés (fig. 1, pl. I).

Une

simple exposition

à l’action de la cellule a donc

communiqué

à la feuille la

propriété d’impressionner

la

plaque

sensible.

Après

cette

première constatation,

il vient naturellement à

l’esprit

d’examiner si les corps devenus

photographiquement

actifs ne sont pas

également

actifs à

l’électroscope.

Or les circonstances ont fait que ces

expériences,

commencées pour la

partie photogra- phique

au laboratoire de

physique

de la Faculté des Sciences de

Poitiers,

ont été

continuées,

en ce

qui

concerne la

partie électrique

à la Faculté des Sciences de

Montpellier,

c’est-à-dire dans des locaux et avec un mobilier nouveaux

qui

m’étaient inconnus. L’action

sur

l’électroscope

était très nette - et même

trop

nette - les feuilles activées émettaient

un

rayonnement pénétrant produisant

une ionisation facilement

mesurable,

la diminution de l’activité

s’exprimait

en fonction du

temps

par une somme

d’exponentielles, indiquant

ainsi que l’on avait à faire à un

mélange

de corps

radioactifs;

l’étude des courbes de désactivation a

permis,

suivant la méthode

indiquée

par

Curie,

d’identifier ces corps radioactifs: il

s’agissait

d’un

mélange

de radium

A, B,

C et de thorium A.

Une étude minutieuse des locaux et du mobilier du laboratoire a été faite en

préci- pitant

par

l’aigrette,

suivant la méthode de

Sella,

les

poussières

radioactives en

suspension

dans

l’atmosphère (’).

On a trouvé que ces

poussières

étaient dues à la

pollution

d’une

partie

du mobilier sur

lequel

avaient été

probablement

faites autrefois des

manipulations

maladroites de sels radioactifs.

Fig. 2.

En somme, dans le cas

qui

nous

occupait

l’activité

électrométrique

des feuilles ou des lames

métalliques

soumises à l’action des cellules semi conductrices se

produisait

par un processus

analogue

à celui de la

précipitation

par

l’aigrette

et tenait à la manière dont les

expériences

étaient

disposées.

Les cellules

employées

dans ces essais

préliminaires

avaient une forme comme celle

qu’indique

la

figure

2. La lame ou la feuille étudiée était

,placée

en L sous l’électrode

grille G ; pendant

le fonctionnement il se

produisait

en a a

(l) J’ai été aidé dans cette étude préliminaire par inti. G. Dechène. Les résultats obtenus ont été publiés

dans les C. R. Académie des b’cicnces, t. 189, p. i256. ’- t. 190, p. 314 et p. 1294.

(4)

75

des

aigrettes qui précipitaient

sur la lame L les

poussières

radioactives en

suspension

dans

l’atmosphère

et

provenant

du mobilier

pollué.

D’ailleurs

quand

on

place

la cellule,

pendant

son

fonctionnement,

dans un

récipient clos,

on constate que l’activité électromé-

trique

des feuilles

disparaît

presque

complètement,

tandis que l’activité

photographique

n’esl pas modifiée.

2..

Disposition

et marche des

expériences. - Après remplacement

du matériel

pollué

et

changement

de

local,

le

dispositif

a été modifié de manière à éliminer les

pertur-

bations comme celles que nous avons

signalées

dans le but d’éviter à ceux

qui

voudraient

faire des

expériences analogues,

la

perte

de

temps qu’elles

nous ont occasionnée.

1.

Disposition

des

expériences. -

Les cellules

employées

sont constituées par des blocs de ciment ou de

plàtre ayant

la forme d’un

cylindre

d’environ 20 centimètres de diamètre et 15 cm de haut. Une électrode A

B, disque

circulaire de 8 cm. de

diamètre,

est

placée

dans la masse de ciment ou de

plâtre ;

un tube de verre V isole le fil F soudé à AB et reliant cette électrode à l’un des

pôles

de la machine à haute tension. L’électrode

grille G,

aussi

plane

que

possible,

est constituée par une toile

métallique

de forme

carrée d’environ 10 cm de

côté ;

elle est

placée

sous le bloc

cylindrique

dont le

poids permet

d’assurer un contact suffisant

(fig. 3).

Fig. 3.

Sous la

grille

on

place

le corps L que l’on veut essayer; dans ces

conditions,

on se

trouve à l’abri de toute

précipitation

de

poussières

radioactives

pouvant

se trouver en

suspension

dans

l’atmosphère

environnante. Il est d’ailleurs facile de

s’assurer,

en

plaçant

en L une lame

métallique,

que cette lame,

après

fonctionnement de la

cellule,

n’a pas la

propriété d’agir

sur l’électromètre comme le font des lames

diélectriques.

2. Marche des

expériences.

- On

place

en L sous forme de lame ou de

feuille,

la

substance que l’on veut

étudier ;

on relie ensuite les étectrodes aux

pôles

d’une machine à courant continu - courant alternatif de haute tension redressé au moyen de kéno- trons - Le sens

adopté

pour le courant à travers la cellule

dépend

de la substance

qui

la

constitue : avec des blocs de

plâtre

les effets sont

plus

nets si le

pôle positif

de la machine est relié à l’électrode A B et le

pôle négatif

à l’électrode

grille (i).

Dans les conditions

précédentes

les courants mis en

jeu

ont une intensité de l’ordre ~lu

milliampère

et les tensions

appliquées

sont de

quelques

milliers de volts. Les durées de ( ~ ) Ceci tient à la manière dont se répartissent les potentiels dans la masse de la cellule, l’expérience devant ètre disposée de manière que la plus grande chute de potentiel se trouve à l’élertrode grille. Avec le plàtre, pour une tension aux horaes de la cellule égale à 5 000 volts, on constate l’existence d’une chute de potentiel de plus de 2 500 volts dans le voisinage de l’électrode négative, alors qu’au pôle positif elle ne dépasse pas 300 volts. (Jourra. de Physique, série VII, t. 2. p. 86-100).

(5)

76

pose

peuvent

varier de

quelques

minutes à une

demi-heure ;

c’est cette dernière durée

qui

a été le

plus

souvent

adoptée.

Il ebt à remarquer que le

régime

de fonctionnement

change

suivant l’état de siccité de la cellule et l’état

hygrométrique

de

l’atmosphère

environnante. En outre tout se passe

comme si la cellule

éprouvait

une

fatigue

au -fonctionnement : les effets sont

toujours plus

accusés avec des cellules neuves ou

qui

n’ont pas été

employées depuis quelque temps.

Il

est

avantageux

d’avoir à sa

disposition

deux ou trois cellules

identiques

que l’on utilise à tour de rôle.

3. Nature des substances

susceptibles

de s’activer. - 1. Parmi les substances

essayées,

seules les isolantes ou mauvaises conductrices ont paru

susceptibles

d’acti-

vation :

papier,

carton, étoffes

(soie, indienne),

matières

végétales desséchées,

isolants

usuels

(paraffine, ébonite).

La

plupart

de nos

expériences

ont été faites avec du

papier

noir

enveloppant

les

plaques photographiques

commerciales. Les gaz sont eux aussi suscep- tibles de s’activer : nous verrons

plus

loin que ceux

qui

sont issus du

voisinage

d’une

cellule en fonctionnement ont la

propriété d’impressionner

la

plaque photographique.

Les

lames

métalliques

ou conductrices ne s’activent pas.

Etre isolant

paraît

être une des conditions essentielles et dès

qu’on

rend le corps conducteur, il cesse d’être

susceptible

d’activation : ainsi une feuille de

papier

rendue

humide ne s’active pas. Cette loi

peut

être démontrée de manière

frappante

par

l’expé-

rience suivante : sur une feuille de

papier

noir servant à

envelopper

les

plaques

sensibles

du commerce, on trace, avee une solution de chlorure de

potassium

dans

l’eau,

les

caractères K Cl. On laisse

sécher, puis

on

place

la feuille sous l’électrode

grille

d’une

cellule comme celle

qui

a été décrite

plus

haut

(fig. 3).

On fait fonctionner

pendant

une

demi heure

(intensité O,t~

mA, tension 3 000

volts).

La feuille ainsi activée est ensuite

placée, pendant

24 heures au-dessus d’une

plaque photographique

dans la chambre noire.

Au

développement

on constate

qu’il

y a

impression,

mais les

parties

de la

plaque placées

sous les

points

de la feuille rendus conducteurs sont restées indemnes et l’on voit ressortir sur le cliché les caractères K Cl

(fig. 4, pl. 1).

2. Nous verrons

plus

loin que les corps

éprouvent

une

fatigue

à l’activation : ceux

qui

ont été

déjà

excités s’activent peu ou très

mal,

aussi est-il bon de s’assurer que le corps étudié n’a pas été activé

depuis quelque temps.

3. Il faut aussi

signaler

que la condition « être isolant » est nécessaire mais non suffi- sante : des lames de verre, de mica ou de

quartz

ne s’activent pas. Des lames d’ébonite et de

paraffine polies

s’activent mal et ne donnent

d’impression photographique

que sur leurs bords. Il suffit d’ailleurs de

gratter

la surface

polie

pour que l’activation devienne pos-

sibles ;

sur la

plaque

sensible on obtient des

impressions reproduisant

les rayures que l’on

a faites sur la lame

diélectrique éprouvée.

Le cliché 1 de la

figure 5, pl.

1 a été obtenu avec un

disque

d’ébonite

polie portant

une

ouverture en ~on centre. On voit

qu’il n’y

a eu action que sur les bords et que cette action

se fait sentir à travers une bande de

cellophane interposée

entre la

plaque

et le

disque

d’éboni te suivant un diamètre de ce dernier. On

aperçoit affaiblis,

mais très nets, les bords et l’ouverture centrale que

masquait

la

cellophane.

Le cliché 2 de la même

figure correspond

il un

disque

d’ébonite de même nature et de même dimension que le

précédent,

mais dont la surface a été en

partie rayée

avec de la

toile émeri à gros

grains :

on voit

qu’il

y eu action sur les bords et à l’endroit des rayures;

cette action ne traverse pas une une lame de mica très mince

interposée

entre la

plaque

et

le

disque.

Les conditions

expérimentales

d’activation et d’action sur la

plaque

ont été les

rnèmes,

dans les cas

précédents

que celles

qui

ont été

indiquées

pour la feuille de

papier

de

l’expé-

rience

correspondante

à la

figure

4. C’est

également

dans ces conditions

qu’ont

été obtenus les clichés de la

figure 6, pl.

I.

Le cliché 1 de cette

figure correspond à

une feuille de

papier rayée,

les rayures

(6)
(7)

PLANCHE I.

Fig. 1.

Fig. 4.

Fig. 5.

Fiig. 6.

Fig. 1

(8)

PLANCHE II.

Fig. 8.

Fi~,. 9.

Fig.14.

Fig. i2.

Fig. 13.

(9)
(10)

77 avaient été encadrées par des traits à l’encre formant

rectangle.

On voit sur le cliché que la feuille est devenue

photographiquement

active sauf aux

points

que l’encre a rendus conducteurs : on

aperçoit

nettement les rayures et trois des côtés du

rectangle qui

les

encadre.

Le cliché 2

correspond

à une lame de

paraffine rayée :

sur l’un des

bords,

on a inter-

posé,

entre la

paraffine

activée et la

plaque sensible,

une lame de

mica,

sur l’autre une

bande

de cellophane ;

on voit que l’action sur la

plaque

se fait sentir à travers la

cellophane,

mais ne traverse pas le mica.

II.

Propriétés

et caractères des substances radioactivées.

Comme les substances radioactives

ordinaires,

les corps activés ainsi

qu’il

vient d’être

dit ont la

propriété d’impressionner

la

plaque photographique, d’agir

sur

l’électroscope

et

de

produire

des effets

analogues

à la

phosphorescence.

Nous examinerons ces divers pro- cédés d’étude, en les utilisant pour

dégager

les caractères du

phénomène.

1. Action sur la

plaque photographique. -

1. Conditions

expérimentales.

-

L’action sur la

plaque

constitue le meilleur des

procédés d’étude;

la méthode

photogra- phique présente

sur la méthode

électrométrique

un

grand avantage :

elle

permet

sans

difficulté

d’augmenter

la durée d’action des

phénomènes,

dont on

peut

laisser les effets s’accumuler

jusqu’à

ce que leur somme soit suffisamment nette.

La sensibilité des

plaques commerciales

usuelles est

largement

suffisante pour

faire,

sans

procédé particulier

de

sensibilisation,

une étude

qualitative

et même

quantitative

du

phénomène.

Les

plaques employées

ont été à peu

près

exclusivement des

plaques

n Lumière » ; marque

sigma quand

les actions étaient suffisamment

intenses,

marque

opta

pour les effets

plus

faibles.

Les durées de pose varient suivant les

circonstances,

de

quelques

heures à 24 ou

48 heures.

Comme il

s’agit

de radiations éminemment

absorbables,

il est

indispensable

de

placer

la

plaque sensible,

sinon au

contact,

du moins le

plus près possible

du corps

étudié,

ou

bien

d’opérer

à

pression

réduite. Cette dernière

opération,

nécessitant la mise en

jeu

d’un

matériel

plus compliqué

et utilisé par

ailleurs,

n’a été faite que dans des buts bien déter- minés : montrer que la distance à

laquelle agit

le

rayonnement augmente

à

pression réduite, qu’il

ne

s’agit

pas d’action

chimique

ou de gaz

absorbés.,., etc.

On a fait à la méthode

photographique

le

reproche qu’il peut

y avoir action

chimique produite

sur la

plaque

par des gaz

provenant

du corps radioactive ou de son

voisinage;

5 pour

répondre

à cette

critique,

on s’assure que l’action subsiste même en

plaçant

entre la

plaque

et le corps de minces

pellicules

que les gaz ne

peuvent

traverser : on trouve dans le

commerce des feuilles de

cellophane

dont

l’épaisseur

est voisine de

0,02

mm et

qui

conviennent

parfaitement

pour ces

expériences.

9. Nature

électromagnétique

du

rayonnement. -

L’action sur la

plaque

se fait

sentir à des distances

qui

sont de l’ordre du millimètre

quand

on se trouve dans les condi- tions ordinaires de

pression,

et

qui peuvent

atteindre

plusieurs

centimètres à

pression

réduite. Ainsi une feuille de

papier

activée comme il a été

dit, placée

dans le vide à une

distance de 2 cm d’une

plaque photographique (Lumière opta),

donne une

impression

faible mais très nette

après

une pose d’une douzaine d’heures.

L’impression photographique peut s’expliquer,

soit par une réaction

chimique

au sens

ordinaire du mot, soit par l’effet d’un

rayonnement d’origine électromagnétique.

Comme

elle se

produit

sans

qu’il

y ait contact entre la

plaque

et le corps

activé,

elle ne

peut

être due, si on fait la

première hypothèse, qu’à

un gaz ou à un

liquide

de tension de vapeur

appréciable

que le fonctionnement de la cellule fait

apparaître

dans le corps et

qui,

se

déga*

geant lentement, vient réduire par

simple

contact le sel

d’argent

de la

plaque

sensible

6.

(11)

78

Dans ce cas

l’interposition

d’une

pellicule

de

cellophane.,

entre la

plaque

et le corps

activé,

doit faire

disparaitre

l’action

puisqu’elle empêche

le contact. En outre

l’exposition

pro-

longée

du corps activé dans un

récipient

ó l’on maintient un vide

avancé,

en faisant dis-

paraitre

le gaz ou le

liquide

occlus ou

adsorbé,

devrait

supprimer

l’action sur la

plaque

sensible ou du moins l’atténuer fortement. Les deux

expériences qui

suivent ont été faites

pour élucider cette

question.

a~

Une feuille de

papier

est

placée pendant

une demie heure sous l’électrode

grille

d’une cellule traversée par un courant d’environ 1

milliampère

sous une tension de

quatre

à

cinq

mille volts. La feuille ainsi activée est

placée pendant

24 heures au-dessus d’une

plaque

dont une moitié est

protégée

par une

pellicule

de

cellophane

de

0,012

mm

d’épais-

seur.

Après développement,

on constate que la

plaque

entière est

impressionnée,

la

partie protégée

moins que sa

voisine;

mais d’une manière

trop

nette pour

qu’il

y ait doute à cet

égard (cliché 1, figure 7,

Pl.

I.)

b)

Une nouvelle feuille de

papier

est activée comme il vient d’être

dit;

on la divise en

deux

parties,

l’une A est

placée

dans un

récipient

ó l’on maintient

pendant

trois heures

un vide

cathodique,

l’autre B est mise de cơté comme témoin. A et B sont ensuite

juxta- posées

et

placées pendant

24 heures au-dessus d’une même

plaque photographique ; après dèveloppeinent

on ne voit pas de différence entre l’action de A et celle de B

(cliché

2

figure

7, Pl.

I.)

Nous verrons

plus

loin que si A est maintenue dans le vide

pendant

24

heures, l’impression photographique qu’elle produit

est nettement

plus

forte que celle de B. On ne

peut

donc pas soutenir

l’hypothèse

d’une

simple

action

chimique.

On

pourrait

aussi dire que Faction

photographique est produite

par une substance

radioactive,

contenue dans la cellule ou dans

l’atmosphère qui l’environne,

et que le

fonc-

tionnement de cette cellule

précipiterait

sur le corps

qui

lui est

soumis ;

ce

dépơt agirait

ensuite sur la

plaque

ou sur l’électromètre.

Remarquons

d’abord

qu’il

ne

peut, s’agir

d’une substance gazeuse ou

liquide, puisque l’expérience précédente

montre que

l’expo-

sition dans le vide ne diminue pas l’activité de la

feuille;

il ne

peut

être

question

que

d’un dépơt

radioactif solide et confirmation de

pareille hypothèse

amènerait à admettre l’existence de substances

radioactives,

inconnues

jusqu’ici,

dont le

rayonnement

serait

éminemment absorbable et le

quantum énergétique

de

quelques

dizaines de volts. D’ailleurs

on ne

comprendrait

pas alors

pourquoi

la nature du corps

jouerait

un rơle

important

dans

son

activation,

ni

pourquoi

les isolants ne se

comporteraient

pas de la même manière que les conducteurs. Il semble bien

plutơt

que l’action

précédente

soit due à des radiations très

absorbables, appartenant

à la

partie

invisible du

spectre

et que le corps activé émet par

un mécanisme

analogue

à celui de la

phosphorescence

ordinaire.

3.

Analogies

avec les

phénomènes

de

phosphorescence. -

On

peut répéter

avec les

corps radioactivés la

plupart

des

expériences

que l’on fait avec les corps

phosphorescents

ordinaires. _

1. On

place

sur une

feuille, pendant qu’elle

est soumise à

l’activation,

des obstacles de forme

géométrique;

les

points

abrités ne s’activent pas et

quand

on fait

agir

la feuille

sur la

plaque sensible,

celle-ci accuse l’ombre

portée

des obstacles. La

reproduction quasi parfaite

de la forme

géométrique

de ces derniers et la netteté de contour des

images

obte-

nues, s’accordent mal avec

l’hypothèse

d’une action de gaz ou de

liquide

occlus dans le corps activé il est en effet à remarquer que cette netteté

persiste

si on fait à nouveau

agir

une même feuille à 24 heures

d’intervalle;

la deuxième

impression

est sans doute

plus

faible que la

première,

mais les contours de

l’image

sont

toujours

aussi

nets;

or en

24 heures la diffusion des gaz ou

liquides

occlus ou adsorbés devrait modifier et

estomper

les contours des ombres obtenues. On trouve

plusieurs exemples

de ces résultats dans les clichés

reproduits

dans cet article. >

v Ces

particularités s’expliquent

aisément si l’on admet

qu’il

y a émission de radiations très absorbables par les divers

points

de la feuille

qui

ont été

activés,

les

parties protégées

par l’obstacle ne

participant

pas à l’action. En somme

l’expérience précédente

est

identique

(12)

79 à celle que l’on

peut

faire avec un corps

phosphorescent

ordinaire dont une

partie a

C-té

abritée de la lumière excitatrice par un obstacle de forme

géométrique.

2. Comme dans le cas de la

phosphorescence ordinaire,

les corps

déjà

activés

présen-

téht un effet de

fatigue, quand

on les soumet à une nouvelle activation.

Une feuille est activée une

première fois,

avec

interposition

d’obstacle en forme de

croix,

comme il vient d’être dit. Elle donne sur la

plaque photographidue

une

impres-

sion avec ombre

portée

de l’obstacle

(cliché 1, figure 8,

Pl.

II).

-

Quelques jours après

la même feuille est de nouveau soumise à l’action de la

cellule,

mais sans

interposition

d’obstacle. Si on la fait alors

agir

sur la

plaque sensible,

on obtient sur celle-ci

l’image

de l’obstacle

interposé pendant

la

première

activation

(cliché 2, figure 8).

Les

parties

abritées par l’obstacle

pendant

la

première

activation

sont

devenues, pendant

la

deuxième, plus

actives que les

parties

environnantes

déjà fatiguées.

L’expérience précédente

est une

réplique

de celle que l’on

peut

faire aisément avec un

,écran

phosphorescent

ordinaire : l’oeil

remplaçant

dans ce dernier cas la

plaque photogra- phique

et la lumière visible le

rayonnement

de la cellule.

Le résultat ci-dessus montre que la nature de la substance activée

joue

un rôle essen-

tiel dans le mécanisme de

l’activation,

il

paraît

peu

compatible

avec

l’hypothèse

d’une

action

chimique proprement

dite.

La

fatigue persiste longtemps, parfois

des

semaines;

cette

persistance explique

les

,insuccès que l’on

éprouve quelquefois

dans ces

expériences quand

on les

répète

avec une

même

feuille ;

il est

avantageux,

pour les effectuer de

prendre chaque

fois une feuille

vierge

et tenue à l’obscurité

depuis longtemps.

-

3. La

température agit

sur les substances radioactivées comme sur les substances

phosphorescentes

ordinaires.

On

place

une feuille

préalablement

activée au-dessus d’une

plaque photographique et

on maintient

pendant

deux heures une moitié de la feuille à une

température

d’une tren-

taine de

degrés,

l’autre moitié étant maintenue à la

température ordinaire;

la

partie

de la

plaque qui

se trouve sous la moitié chaude est

plus impressionnée

que l’autre

(cliché 1, figure 9,

Pl.

II).

Faisant ensuite

disparaître l’inégalité

de

température,

on laisse cette même

feuille au-dessus d’une nouvelle

plaque pendant

une douzaine

d’heures;

la

partie précé-

demment chauffée

impressionne

moins fortement la

plaque

que ne le fait sa voisine

(cliché 2, fig. 9).

Comme pour la

phosphorescence

ordinaire, une

augmentation

de

tempé-

rature accroît donc la valeur de l’activité du corps, mais en diminue la durée.

En

résumé,

les corps radioactivés se

comportent

comme des corps

phosphorescents qui

émettraient des radiations

appartenant

exclusivement à la

partie

invisible du

spectre.

4.

Conséquences : explication

d’anomalies. -

Quelle

que soit

l’origine

et

l’explica

tion du

phénomène,

il résulte incontestablement des

expériences précédentes qu’un

certain

nombre de

substances

deviennent

photographiquement

actives sous l’action des cellules semi-conductrices: en

conséquence

de ce

fait,

il est facile

d’expliquer

un certain nombre ,d’anomalies que l’on rencontre dans l’exécution de

radiographies d’objets

de faible

épais-

seur, comme celles que nous avons antérieurement

indiquées (1).

Les feuilles de

papier qui enveloppent

les

objets

à

radiographier,

devenant

photogra- phiquement

actives, il s’ensuit que le mécanisme des

radiographies

obtenues diffère essen-

tiellement de celui des

radiographies

faites avec les rayons X ordinaires. Dans ces dernières,

l’enveloppe

contenant les

objets

opaques aux

rayons X, joue

un rôle

passif,

elle se laisse

traverser et n’exerce par elle-même aucune action sur la

plaque

sensible ; dans les

premières

au

contraire, l’enveloppe joue

un rôle actif, et à

l’impression possible

de la

plaque

par le

rayonnement

direct de la

cellule, s’ajoute

l’action certaine de

l’enveloppe

de

papier

que ce

rayonnement

active. Les choses se

passent

en somme comme si on faisait avec des rayons X

. (~) Journal de Physique, série VII, t. 2, p. 99. ,

(13)

80

ordinaires la

radiographie d’objets

que ces rayons rendraient en

partie phosphorescents.

Nous verrons

plus

loin que l’activation des

objets

se

produit

sous l’action des gaz issus de la cellule en fonctionnement ou de son

voisinage ;

la diffusion ou toute autre cause

peut

amener ces gaz à des distances notables de la

cellule,

il s’ensuit que l’on

peut

obtenir des

radiographies

en

plaçant

les corps étudiés à des distances ó ne

peut

atteindre le rayonne- ment direct de la

cellule;

c’est bien ce que

l’expérience

confirme.

Dans l’exécution de

radiographies

par cellule

semi-conductrice,

on obtient

parfois

des

renversements

d’image ;

nous en avons donné un

exemple

antérieurement

(1).

Ce renver-

sement

qui

se

produit quand

on

prolonge

l’action de la

cellule, peut s’expliquer

soit par un excès de pose, comme cela a lieu en

photographie ordinaire,

soit par suite de la

fatigue

que les substances

présentent

à l’activation

quand

celle-ci se

prolonge

ou se

répète ;

les

parties

abritées par l’obstacle se

fatiguant

moins vite que les autres finissent par

produire

une

impression plus marquée.

Les

radiographies

par cellule semi-conductrice s’obtiennent facilement avec des enve-

loppes susceptibles

de s’activer :

papier, carton, étoffes,

fibres

végétales...,

etc. On

peut

les utiliser pour examiner les défauts

d’homogénéité

de ces substances : des rayures, des

empreintes,

des caractères invisibles

apparaissent

sur la

plaque

sensible soumise à ces

substances

après

leur activation. Par

exemple

des caractères tracés avec une solution saline

sur des feuilles de

papier,

avant ou

après

leur

activation,

ressortent nettement sur la

plaque, quoiqu’il

soit difficile de se rendre

compte

de leur existence par un

simple

examen

des feuilles.

5. Conclusions. -

Puisque

le

phénomène présente

les caractères d’une

phosphores-

cence, on

peut

en donner une

explication

semblable à celle que l’on donne dans ce dernier

cas. Sous l’action de

radiations,

dont nous

préciserons plus

loin la nature, les atomes des corps activés sortent de leur état

d’équilibre électrique

et

n’y

reviennent

qu’avec

une

certaine lenteur

lorsque

le corps est

isolant, rapidement

au contraire s’il est conducteur.

Le retour à

l’équilibre

est

accompagné

d’émission de radiations très absorbables

capables d’impressionner

la

plaque photographique,

On se fait une idée de la nature des radiations ainsi émises par l’extrême

absorption

que la matière exerce sur elles : elles sont absorbées par des lames minces de mica ou de

quartz,

elles traversent de minces

pellicules

de

cellophane

ou de

cellulọd;

enfin elles

ionisent faiblement les gaz ; elles ne

peuvent

donc se situer que dans la

région

s’étendant

le l’ultraviolet extrême aux rayons X mous. Nous fixerons

plus

loin la valeur de leur

longueur

d’onde en

précisant

le mécanisme de l’émission de ces rayons y d’un nouveau genre.

2. Action sur l’électromètre. - Le

rayonnement qu’il s’agit

d’étudier est très peu

ionisant,

aussi les

expériences électrométriques

sont-elles délicates.

i. Conditions

expérimentales. -

L’électromètre

employé donne,

pour un

volt,

une

déviation de 1000 divisions sur une échelle

placée

à

1,50

m ; sa

capacité

est de

quelques

centimètres.

La durée des mesures est souvent de

plusieurs minutes, parfois

de

près

d’une

heure, il [Ỵaut

donc, au moyen d’un

dispositif

facile à

imaginer,

maintenir l’une des

paires

de

quadrants

isolée du sol sans

perte

de courant dans l’électroaimant

interrupteur.

En

outre,

il est nécessaire de

placer

l’électromètre et les

appareils

utilisés dans une salle peu éclairée et à

température

suffisamment constante,

l’aiguille

de l’électromètre

suspendue

à un fil

assez

long, joue

en effet le rơle de

radioscope

et des variations de

température,

se

produi-

sant

pendant

la durée d’une

opération,

se traduisent par des

déplacements

du zéro

qui peuvent

être

gênants.

Pour la même

raison,

le miroir de l’électromètre n’est éclairé que

pendant

le

temps

nécessaire aux lectures.

Les

expériences

ont été conduites de

plusieurs manières,

nous

n’indiquerons

ici que la

plus simple :

la lame L du corps étudié est introduite entre les armatures CC’ d’un conden-

(14)

81 sateur

plan ;

celui-ci est

placé

dans une

enveloppe métallique

en communication avec le sol ;

ses armatures sont distantes de 1 cm environ et le volume de

l’enveloppe

est assez réduit

pour que les effets dus à l’ionisation

spontanée

soient faibles. Une armature C est reliée à l’une des

paires

de

quadrants

de l’électromètre, l’autre C’

portée

à un

potentiel

variable à volonté au moyen d’une batterie de

petits

accumulateurs B

(figure 10).

Fig. lU.

Si le corps L était suffisamment conduc teur, ce

qui

est

parfois

le cas de certaines feuilles de

papier,

son introduction entre les armatures du condensateur CC’ ne serait suivie d’aucune

perturbation,

et il suffirait de

déterminer,

sans

précaution spéciale,

les courants d’ionisation

produits

entre les armatures. Mais nous avons vu que les corps qui s’activent le mieux sont des isolants ou de très mauvais conducteurs, dont l’introduction entre les armatures est

accompagnée

de

phénomènes

d’influence: d*autre

part,

ces isolants soumis à l’action des

cellules, acquièrent

une

charge électrique

notable

qu’ils perdent

ensuite très lentement.

Aussi l’introduction de L dans

l’appareil

est-elle presque

toujours

suivie de

perturbations qui masquent

les

déplacements

de

l’aiguille

dus à l’ionisation des gaz. On se met à l’abri de ces

perturbations

en

enveloppant

L, avant son introduction, d’une toile

métallique

à fine

maille ;

les déviations

électrométriques

observées sont alors

uniquement

dues à

l’ionisation des gaz environnant la

grille métallique.

On s’assure d’ailleurs que l’introduc- tion de la lame

L, enveloppée

de la toile

métallique,

n’amène aucune

perturbation,

ni avant

son

activation,

ni

quelques jours après.

2. Résultats des

expériences.

- Le

champ

étant nul entre les armatures CC’ du

condensateur,

on y introduit une lame

diélectrique quelconque ;

en

général

ce

diélectrique possède

une certaine

charge qu’il perd

lentement et

qn’on peut

suivre à

l"électromètre ;

au bout de

quelques heures,

cette

charge

initiale a

complètement disparu.

On

place

alors la lame revenue à l’état neutre sous l’électrode

grille

d’une cellule en

fonctionnement ; quand

on

reporte

la lame entre les armatures CC’ on trouve

qu’elle possède

une forte

charge électrique

dont le

signe dépend

du sens de la tension

appliquée

à la cellule. Si le

pôle +

de la machine est à l’électrode

supérieure

et le

pôle

- à l’élec-

trode

grille

la

charge

est

positive,

dans le cas contraire elle est

négative.

Par

exemple,

une lame de

paraffine

de 2 mm

d’épaisseur,

coulée sur une lame de

laiton,

est

placée pendant

un

quart

d’heure sous l’électrode

grille

d’une cellule que traverse un courant de

0,80

mA sous une tension de 3 000 volts et

dirigé

de haut en

bas;

portée

dans ie

condensateur,

elle donne en fonction du

temps

les courants

positifs

suivants :

(15)

82

L’apparition

de ces

charges positives

ou

négatives s’explique

facilement : nous avons

indiqué

antérieurement que,

lorsqu’une

cellule

fonctionne,

il y a, en

plus

de l’émission de radiations très

absorbables, projection

de

charges électriques

dont le

signe dépend

du

sens de la tension

appliquée;

ces

charges

viennent se fixer sur l’isolant soumis à l’activa-

tion ;

par suite de la mauvaise conductibilité de la

substance,

elles

disparaissent

lentement

et font dévier

l’aiguille

de

l’électromètre;

elles

masquent

les effets de l’ionisation que le corps activé

produit

dans le milieu environnant.

2. Une lame

diélectrique

est

enveloppée

d’une toile

métallique, puis

introduite entre les armatures du condensateur

CC’ ;

-, on constate

qu’il n’y

a pas de

perturbation

et quel

l’établissement,

la

suppression

ou le renversement du

cl amp

entre CC’ n’est suivie d’aucun effet

perturbateur

sur l’électromètre..

On active ensuite la

lame; quand

on l’introduit à nouveau,

enveloppée

de la

grille,

entre les armatures du

condensateur,

on observe un courant dont le sens et l’intensité

dépendent

du

champ

existant entre CC’. Par

exemple,

une feuille de

papier,

activée pen- dant une demi-heure par une cellule que traverse un courant de

0,85

mA sous une tension

de a3 000

volts,

donne, en fonction du

temps,

les courants d’ionisation suivants.

Il y a excès de

charges positives

extraites.

L’intensité des courants d’ionisation

produits

diminue

rapidement ;

au bout de

quelques

heures, elle est

trop

faible pour que l’on

puisse

affirmer que les déviations élec-

trométriques qui

lui

correspondent

ne sont pas dues à des effets

perturbateurs.

En somme, au bout de

quelque temps,

l’action ionisante des radiations émises est deve-

nue

pratiquement nulle,

tandis que l’action sur la

plaque

sensible subsiste encore très nette.

Il semble que le corps radioactivé n’émet pas au début les mêmes radiations

qu’à

la fin :

les

premières

se

rapprochant

des rayons X mous, les dernières de l’ultra-violet extrême.

3. Discussion des résultats. - En

portant

en abscisses les

temps

au bout

desquels

sont faites les lectures et en ordonnées les intensités de courant

correspondantes,

on

obtient la courbe de désactivation du corps

radioactivé ;

aux valeurs

précédentes

corres-

pondent

les courbes de la

figure

lL.

La courbe 1

représente

les variations des

charges

extraites

positives ;

son

équation

est la suivante :

l’intensité I étant

exprimée

en unités arbitraires et le

temps t

en minutes. ’ *

(16)

83

Tout se passe donc comme si la feuille de

papier, après

son

activation,

contenait deux substances

radioactives;

l’une dont la constante serait

0,14,

l’autre

correspondant

à une

constante radioactive de

0,006.

A la

première correspond

une vie moyenne de

cinq minutes,

à la deuxième une vie moyenne voisine de deux heures

(115 minutes).

Fig.11

L’activité des feuilles excitées

comprend

deux

phases :

dans les

premières

minutes

qui

suivent laradioactivation c’est l’élément de constante

o,1 ~ qui prédomine, produisant

des

impressions photographiques

et des effets d’ionisation

marqués;

dans les dernières

heures le deuxième seul se fait sentir ne

produisant plus

que des

impressions photogra- phiques,

les effets d’ionisation étant

insignifiants.

Les radiations émises dans la pre- mière

phase

se

rapprochent

des rayons

X,

dans la deuxième au contraire elles sont

plus proches

de l’ultraviolet.

Pour un corps donné et dans des conditions

physiques déterminées, l’expérience

donne

à peu

près

la même valeur pour les constantes radioactives et par

conséquent

pour la vie moyenne des substances

activées ;

il ne faudrait

cependant

pas considérer ces valeurs comme

des constantes

caractéristiques

des atomes

intéressés,

elles

dépendent,

en

effet,

des condi-

tions de

l’expérience.

Nous avons

déjà indiqué

que la conductibilité

électrique (par

consé-

quent

les liaisons

chimiques) joue

un rơle

essentiel ;

nous avons vu aussi

qu’une

augmen- tation de

température

accroỵt l’activité du corps excité mais diminue la durée de

celle-ci,

par

conséquent,

la vie moyenne de la substance radioactivée. Il est facile de montrer que la

pression

de

l’atmosphère

environnant le corps activé exerce une influence sur la vie moyenne de

celui-ci,

il suffit pour cela de faire

l’expérience

suivante : on

prend

une feuille

de

papier préalablement

radioactivée et on la divise en deux

parties,

l’une A est

placée

dans un

récipient

ó l’on

peut

faire un vide

cathodique

et la maintenir

pendant

24 heures

ou

davantage,

l’autre B est laissée dans les conditions ordinaires de

pression;

au bout de

1il4 heures on

juxtapose

les deux

parties

A et B et on les

place

au-dessus d’une

plaque pho-

tographiflue,

comme on l’a

déjà

fait pour

l’expérience correspondant

au cliché 2 de la

Références

Documents relatifs

» Après avoir fait cette expériences, il plongea la masse d’or dans le même vase rempli d’eau, et, après l’avoir enlevée et mesuré l’eau manquante de la même manière, il trouva qu’il